Tu sais, je me remets souvent en question. Surement trop souvent, parce que parfois je me retourne carrément l'esprit. Mais si je le fais autant, c'est qu'il y a un an je me suis rendue compte qu'il y avait quelque chose qui coinçait dans ma vie. Sans savoir exactement ce que c'était. J'ai ouvert ce blog, j'ai lu pas mal de livres, et celles qui me suivent, savent déjà que j'ai aussi suivi un stage en Self Leadership qui m'a beaucoup aidé afin de réajuster ma remise en question. Se remettre en question, c'est bien, mais il faut le faire correctement. Ne pas hésiter à se faire aider. Sinon, c'est vain, sans saveur, et rien ne change. Et ce qui a changé en moi, lors de ce stage, c'est une notion que je n'avais jamais vraiment assimilé. Du moins, j'en avais entendu parlé, mais jamais ça avait fait un grand tilt dans ma petite tête d'Odile. Le besoin de reconnaissance.
Alors évidemment, quand je dis reconnaissance, ce n'est pas être reconnue dans la rue : "Tiens salut Odile", non c'est plutôt de faire des choses et d'agir pour recevoir de l'autre. Un peu comme devenir styliste parce que c'est un métier qui fait rêver, se faire belle pour entendre un compliment. Ca c'était moi avant. Toujours à la recherche d'un quelque chose. Etre la plus drole, la plus bronzée, la plus mince, la plus riche, la meilleure en tout. Et tu sais quoi ? Jamais ça ne marchait. Tous mes efforts étaient réduits à néan. Et plus j'en faisais, et moi je recevais de compliments, de grattitude, de remarques. Au bout d'un moment, je me suis sentie transparente, inutile. Je n'aimais plus mon travail, je me disputais avec mes amies, car tout ce que je me disais c'est que mon manager ne me félicitait pas assez, et que mes amies ne m'apportaient pas assez d'attention. Pas autant que tout ce que je pouvais leurs donner. Oui, tu as compris, j'avais tout faux, et de le lire comme ça, ça parait evident. Et bien pas forcément.
Il y a un an quand j'ai ouvert ce blog, étrangement, je ne l'ai pas fait dans un besoin de reconnaissance. A vrai dire, je n'ai jamais vraiment su pourquoi je voulais bloguer. Surement pour faire comme les autres, parce que je suis un mouton. Pour être dans le coup ? Seulement, quand je l'ai fait, je sais que j'ai choisis un pseudo pour écrire ce que je voulais, j'ai choisi un nom de blog qui ne me contraignait à rien. J'ai voulu me la jouer marginale. Au début, tu le sais, j'écrivais parfois des articles de révolte, de râlerie (cherches pas je les ai supprimé). Puis, en décembre, j'ai vu un "coach de vie" qui m'a aidé à voir la vie du côté positif. Tu sais formuler ses phrases de façon positive, se dire "j'espère qu'il fera beau" et non pas "j'espère qu'il ne pleuvra pas". Voir le verre à moitié plein. A ce moment, une petite révolution s'est passé car je me suis rendue compte à quel point les gens autour de moi pouvait voir le négatif et ne retenir que le mauvais de la vie: les maladies, les malheurs, tout ça. Donc j'ai décidé de me servir de ce blog comme un exercice. Me forcer à écrire des choses joyeuses.
Oui c'est vrai, d'une certaine façon je me suis servie de toi comme cobaye. T'écrire des mots de bonheur, des mots positifs. Tourner des phrases heureuses. Le but de mon blog c'était ça, et aujourd'hui j'en suis plutôt contente car je crois que le pari est réussi, ces articles joyeux se sont emparés de moi et beaucoup de choses ont changés à l'intérieur. La plus importante étant que je me suis rendue compte que j'avais fait tout ça dans un but différent de tout ce que j'avais fait par le passé. Mon intention était de donner du positif, sans chercher à en recevoir. Tu sais ce qui s'est passé ? Du positif j'en ai reçu. J'en reçois encore. Et c'est magique. Oh non, je ne cherche pas une fois de plus à t'exploser tout ça dans la tronche, j'aimerais juste parfois que cette petite transition que j'ai vécue, tu puisses la vivre toi aussi. Peut être pas tout de suite, parce que je sais qu'il faut être prêt. Prêt à le lire, à l'entendre. Je n'ai pas été prête jusqu'à mes 27 ans, il y a un an.
Si je te dis tout ça, c'est un peu en réponse à des copines, qui récemment ont ressenti du découragement à bloguer. Peut être parce que la reconnaissance reçue n'était pas si grande qu'elles l'auraient souhaitée ? Je ne peux bien sûre pas les blâmer, moi même encore au travail, je n'attends que ça, que mes collègues ou mon manager me disent que je bosse bien et que je suis indispensable. J'ai encore tellement de chemin à faire. Seulement, quand je vois la joie que ce blog me procure, parce que j'y ai fait des rencontres, parce que je me suis lancée des défis, sans jamais rien attendre en retour, je souhaite tellement que les autres connaissent ça eux aussi. Je veux leur donner du courage. Qu'elles voient leur blog à moitié plein, et non à moitié vide. Se féliciter soi même, être fière de soi. Se taper dans le dos et se dire "aujourd'hui j'ai fait un bon article". Ne pas attendre un chiffre, une mention, un tweet, une publication, un commentaire pour se réconforter dans le travail que l'on entreprend, car tout cela est tellement subjectif. Penser aussi à tous ses artistes non reconnus de leur vivant. Si maintenant ils savaient, ils se seraient sûrement auto-félicité de leur vivant.
Brigitte André a dit quelque chose comme "Dame reconnaissance est bien capricieuse, c'est au moment où on ne l'attend plus, qu'elle pointe enfin le bout de son nez". Aujourd'hui, je comprends réellement que la vie peut être si simple, lorsqu'on donne, sans attendre en retour.
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